Zygo-meeting : Prise en charge des atrophies maxillaires sévères

Un dogme s'est installé autour de l'implant zygomatique, l’implant sans greffe : un moyen de s'affranchir de la reconstruction osseuse, le dernier recours permettant une réhabilitation prothétique fixe sur un maxillaire atrophique.

Pour autant, l’implant zygomatique requiert pour sa pérennité les mêmes impératifs qu’un implant conventionnel à savoir une qualité optimale des tissus mous kératinisés autour de l’émergence implantaire ce qui ne peut s’envisager sans soutien osseux.

La reconstruction osseuse autour du col des implants zygomatiques, lorsqu’elle est possible, est donc une option à considérer, d’autant plus qu’elle favorise le positionnement extra-sinusien de cet implant zygomatique et lui donne une cohérence biomécanique en faisant participer l’ensemble du maxillaire osseux à la fonction de mastication.

Cette association, reconstruction osseuse et implants zygomatiques, ouvre des possibilités plus larges et probablement plus durables à la réhabilitation du maxillaire atrophique.

La réussite des réhabilitations complètes implanto-portées au maxillaire dépend d’un ensemble de facteurs chirurgicaux et prothétiques qu’il convient de respecter avant d’entreprendre ce type de traitement. Les implants ne sont qu’un outil permettant l’obtention d’un résultat fonctionnel et esthétique satisfaisant. 

L’objectif dans ce type de traitement est de fixer ou au minimum de stabiliser la prothèse maxillaire.

Les implants zygomatiques sont essentiellement utilisés dans les cas d’atrophie sévère du maxillaire. Des contraintes spécifiques sont à prendre en compte, tels que l’émergence implantaire au niveau de la prothèse, les cantilevers, le soutien de la lèvre, etc.

Durant cette présentation, nous passerons en revue l’ensemble des paramètres à prendre en considération tant sur le plan biomécanique et fonctionnel que sur le plan esthétique. Nous garantirons ainsi un résultat optimal à nos patients.

Le sinus lift est devenu au fil des années une technique chirurgicale éprouvée en cas de faible quantité osseuse dans les zones sous sinusiennes. 

Toutefois, cette technique comporte quelques inconvénients, avec notamment une durée de traitement allongée, surtout quand l’os résiduel est en quantité insuffisante pour insérer les implants dans le même temps chirurgical. 

L’utilisation des implants zygomatiques permet une chirurgie en un temps avec parfois la possibilité de réaliser une mise en charge non fonctionnelle. 

Cette présentation aborde les aspects chirurgicaux et prothétiques ainsi que l’arbre décisionnel dans ce type de situation.

Le traitement du maxillaire atrophié sans avoir recourt aux greffes osseuses permet d’envisager la réalisation de protocoles de traitement accélérés reposant sur la mise en charge immédiate.

Entre le classique All-on-4 sur deux implants droits et deux implants angulés et le All on 4 sur Quad Zygo, il existe des alternatives en fonction du degré d’atrophie. 

Je vous propose de découvrir les critères de choix qui permettront de prendre la décision d’utiliser des systèmes innovants.

A l’heure actuelle, la chirurgie guidée n’est pas adaptée aux implants zygomatiques. La technique de placement actuelle nécessite alors un large lambeau de décollement et une fenêtre osseuse sinusienne pour sécuriser par la vue, le trajet de forage. Elle n’est alors utilisée que par des praticiens expérimentés et sa courbe d’apprentissage est plutôt longue.

Le respect de la planification est pourtant primordial, car la précision du forage doit apporter la sécurité nécessaire dans cette région riche en éléments anatomiques nobles. La qualité du placement dans le corps du zygoma garantit également la stabilité de l’implant sur le long terme.

Nous proposons une technique innovante robot-assistée. L’intervention est réalisée, dans le cadre d’une prise en charge ambulatoire. Le bras robotisé (Rosa One) sert de porte-instrument afin de guider la séquence de forage selon les trajectoires planifiées à partir d’images scannographiques pré-opératoire. La position finale des implants est vérifiée par une imagerie per-operatoire (O-arm II).

Le développement de cette technique chirurgicale robot-assistée, apporte à la fois plus de fiabilité pour le chirurgien (précision, reproductibilité) et une réhabilitation plus rapide et confortable pour le patient (sécurité, chirurgie mini-invasive, mise en charge immédiate…).

Nous présenterons notre étude actuellement en cours sur 15 patients au CHU d’Amiens-Picardie.
Nous aborderons également les perspectives de ce projet collaboratif visant à amener cette technologie au cabinet dentaire pour démocratiser la pose d’implants zygomatiques.

Les pertes de substances maxillaires qu'elles soient d'origine infectieuse, tumorale ou traumatique représentent un défi tant sur le plan chirurgical qu'en prothèse maxillo-faciale. 

Les reconstructions traditionnelles par lambeau libre ostéo muqueuse sont encore aujourd'hui la référence dans le traitement de ces pertes de substances. 

Cependant elles représentent des chirurgies lourdes avec un site donneur fibulaire ou scapulaire souvent difficilement exploitable d'un point de vue implanto-prothétique et laissant des séquelles fonctionnelles majeures aux patients. 

Nous présentons notre série de réhabilitation maxillaires par lambeau antébrachiale associées à la pose d'implant zygomatique en un temps ou à distance.

Initialement utilisés suite à des maxillectomies d'origine tumorale, les implants zygomatiques font aujourd'hui un retour en force sur la scène internationale et sont présentés comme une option pour pallier le manque osseux au maxillaire.

Mais qu'en est-il de cette chirurgie, est-elle toujours extrême ou abordable ? Quelles sont les difficultés ou les dangers ? Quelles sont les clés pour réussir cette intervention et redonner le sourire à nos patients ?

Dans un centre de chirurgie maxillo-faciale nantais, 72 patients opérés pour une réhabilitation maxillaire complète (type quad ou hybrid zygoma) pendant la période de 2011 à 2021 ont pu être réévalués. 

Cette étude rétrospective permet de nous conforter sur la bonne évolution et le succès à long terme des réhabilitations sur implants zygomatiques, avec un faible taux de complication, toujours bénignes. 

Ce travail éclaire aussi sur les évolutions et choix faits par l'équipe pour optimiser ses prises en charge et ses résultats et rendre la procedure toujours plus fiable.